Nous avons la tristesse de vous faire part du décès d'André de Péretti survenu dans la nuit du 6 au 7 septembre 2017.

Vous trouverez ci-dessous l'article que nous lui avions consacré au mois de mai 2016 (paru dans le NCI, pour ceux qui connaissent)


Les 100 ans d'André de Péretti

Le 9 mai 2016, a eu lieu au lycée Henry IV à Paris une conférence en présence et avec André de Peretti à l'occasion de l'anniversaire de ses cent ans.

Celui-ci a travaillé toute sa vie et travaille encore à promouvoir les idées et les valeurs de l'ACP notamment dans le cadre de ses réflexions et actions dans le domaine de l'éducation. Il a rencontré Rogers lieu et date et, comme il le rappelait encore lundi, e a été marqué fortement par lui.
Son action a été fondamentale pour l'introduction et le développement de l'approche en France et notamment dans les années 70/80.

Si son approche " intellectuelle " peut éventuellement constituer un frein pour certains, ses proches amis et compagnons de route ou de travail ont fait part à de nombreuses reprises de son humanité et de sa sensibilité.

Quelques éléments de sa biographie


André de Peretti est diplômé de l'Ecole Polytechnique et docteur ès lettres et sciences humaines.
Il entre à la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) au milieu des années 1930 et en devient l'un des principaux animateurs avec Jean Baboulène.

Mobilisé en 1939, il est sous-lieutenant d'artillerie pendant "la drôle de guerre" puis fait prisonnier dans la poche de Dunkerque en juin 1940 et ce jusqu'à mai 1945. Durant sa captivité, il écrit La Légende du Chevalier, pièce de théâtre qui sera interprétée en 1941 à l'Oflag XD par ses camarades prisonniers puis en 1943 à la Comédie Française sur une mise en scène de Julien Bertheau.

à la Libération, il devient ingénieur puis ingénieur en chef des manufactures de l'état. Il enseigne la psychologie en 1947 à l'école d'application des manufactures de l'état et la littérature en classes préparatoires à l'école Sainte-Geneviève jusqu'en 1964.

Un rapprochement fort d’actualité
En 1947, au côté de Louis Massignon et de Jean Scelles, il crée le Comité chrétien d'entente France-Islam. Il est élu membre de l'Assemblée de l'Union Française (groupe MRP). Il est l'un des proches conseiller du Président Vincent Auriol sur les questions du Maroc. Il est obligé de quitter l'Assemblée en 1952 à la suite de désaccords profonds avec Georges Bidault. à cette même époque, il se rapproche d'Emmanuel Mounier et des autres membres de la revue Esprit et rédige en avril 1947 l'article "Prévenons la guerre d'Afrique du Nord: l'indépendance marocaine et la France". Il publie en 1952 son Cantique d'amour au Maroc.

Il fonde en juin 1953 avec François Mauriac et Louis Massignon le Comité France-Maghreb et devient l'une des figures de proue de la décolonisation du Maroc.
En 1953 avec Jean Milhaud il intervient avec la CEGOS dans des séminaires de formation des personnels de ministères, il devient vice-président de l’ITAP (Institut des techniques d’administration publique).

Sa rencontre avec Carl Rogers
C'est à cette même période qu'il découvre l'œuvre et la pensée de Carl Rogers par l’intermédiaire de Max Pagès qui revient des Etats Unis où il a été étudiant de Carl Rogers. Grâce à lui, commencent alors les échanges et l'amitié avec Carl qu'il contribue à faire connaître en France.
André de Peretti fait ensuite plusieurs voyages à La Jolla et entretient toute une correspondance avec lui.
Au long de son parcours, André travaille à clarifier la pensée de Carl Rogers et notamment à faire passer un certain nombre de ses messages dans le monde de l'éducation.
Il participe avec Max Pagès à la création de la psychosociologie en France ainsi qu’à la création de l’ARIP (Association pour la recherche et l’intervention psychosociologique).

Pédagogie

En 1963, il prend la direction des études de l'Institut national d’administration scolaire et universitaire (INAS) puis en 1976 il est nommé directeur du département de psychosociologie de l'éducation à l'Institut National de Recherche Pédagogique (INRP).
De 1972 à 1985, il est également expert-consultant et formateur de l'UNESCO et à l'ONU à Genève.

Durant cette période, il publie de nombreuses œuvres pédagogiques et scientifiques dont : " Libertés et relations humaines ", " " "'inspiration non directive ", " Risques et chances de la vie collective ", " L'administration phénomène humain ", " Présence de Carl Rogers " et " énergétique personnelle et sociale ".

En 1981, il est choisi par Alain Savary pour présider la commission ministérielle sur la formation des personnels de l'éducation nationale.

Il contribue de manière décisive à la conception de la formation des cadres et des personnels de l'éducation nationale, et plus largement à l'évolution de la pédagogie qu'il veut moins rigide, plus "active", plus "participative", plus attentive à l'individu et plus variée.

Pour plus d’informations : http://www.andredeperetti.net.



AFP-ACP : 17 rue Dupin 75006 PARIS,

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Dernière mise à jour le 10/01/2021